Première Ondée

Publié le par Tanaka

Les poires pochées au vin et....      les tables marquées chez Giufeli








J'avais pour habitude, en ce début d'année de dire que la vie est une fête. En conséquence, je me promenais quotidiennement avec une langue de belle-mère ramené du réveillon passé au Cabaret dans laquelle je ne manquais pas de souffler avec conviction à tout bout de champs pour fêter n'importe quel évènement méritant.

Jeudi dernier m'a soudainement et durement rappeller à l'ordre. Je savais la vie toujours prompt à me  donner des leçons quand je le méritais. Je me serais très volontiers passé de celle-ci.

C'est une  connaissance professionnelle.

Avant mon départ pour des vacances au Maroc elle m'avait évoqué ses 3 ans passés là-bas, conseillé les jus d'orange de Jamâa el Fna, déconseillé les taxis sur place, parlé de sa fille si fière d'avoir une mère si jeune, de ses nouveaux projets professionnels.

De tout cela, de toute sa vie, il ne reste désormais que sa fille.
Et c'est encore plus dérangeant quand on se repose cette lancinante et pourtant simple question: Pourquoi?

A quel niveau de désespoir et de détresse peut-on se trouver pour mettre fin à ses jours?
A quel niveau de désespoir et de détresse peut-on se trouver pour laisser derrière soi son enfant? Un niveau insondable que je ne me crois pas capable de réaliser pour être sincère avec vous.

Et comment peut-on à ce point masquer au quotidien son désespoir?
Combien d'énergie celà peut-il bien coûter?
Paraître en permanence et faire bonne figure pour rester dans la course.
Ne jamais montrer ses faiblesses, le genou que l'on a posé à terre il y déjà bien longtemps.

Pourquoi?
La question qui m'a beaucoup dérangé reste. Je ne jugerais pas l'acte et peux même, malgré tout,  comprendre. Je n'aurais jamais de réponse mais l'évènement m'aura poussé à réfléchir sur nos rapports aux autres. Je n'ai rien décelé : pas une faille, pas une trace de déprime, même pas cet air béat ou figé des dépressifs lourds sous traitement.
En revanche, inutile de culpabiliser dans pareils cas, c'est souvent seulement a posteriori que l'on peut décripter les alertes -quand il y en a !- à l'éclairage du drame.

Je trouve d'ailleurs une étrange coïncidence entre cet évènement et les paroles de la musique de mon clip e-mule ici

J'ai rangé pour un temps, par respect,  ma langue de belle mère.

Je souhaitais une soirée qui me permette de tourner la page de ma lourde journée.

Elle m'a été offerte chez Giufeli et s'est parfaitement déroulée.

Un cadre sobre, un restaurant non fumeur et un menu à tarif unique 22€ orienté nouvelle cuisine.

Amuse bouche de tapenade, Flamiche au bleu et fondue de poireaux, côte de cochon grillée au romarin et simple gâteau de chocolat et son croustillant.

Ici il n'y a rien à dire et Dieu sait comme je suis critique : le service est parfait, souriant avec un bon timing, le dressage est impeccable. Le chef est un parfait professionnel qui se permet  :

- un changement quotidien de carte(Hé oui, ça existe...)

- des desserts dignes d'un pâtissier

Simple conseil : réservez, même en semaine et allez-y les yeux fermés.

Objectif atteint : la soirée était apaisante et détendue. Du coup, elle n'a pas été prolongé afin justement d'en profiter plus encore.

Et que la fête continue...

 

Giufeli

129, Rue du Château

75014 Paris

 

Publié dans Tanaka

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